Un article du Monde : en France, on n’aide pas assez les jeunes sociétés innovantes
14/05/2005 | Commentaires (24)
L’article complet est ici : "Pourquoi la France est incapable de créer un Microsoft". Voici un extrait significatif :
« Les grands groupes freinent plus qu'ils n'aident le développement des petites sociétés technologiques. Ces dernières éprouvent les pires difficultés pour convaincre les acheteurs de grandes entreprises françaises de leur faire confiance. Nombreuses sont celles qui n'ont pu décrocher leur premier contrat dans l'Hexagone qu'après avoir fait leurs preuves de l'autre côté de l'Atlantique, voire en Asie.
Aux Etats-Unis, la loi du Small Business Act, qui impose aux administrations de confier 23 % de leurs achats à des PME, a fait tâche d'huile auprès de tous les acteurs économiques. En outre, les subventions publiques sont, elles aussi, concentrées sur les grands groupes… »
Je le confirme, des grands-groupes français (dont certains sont très « proches » de l’Etat) sont presque, des « tueurs » de startups françaises. J’ai des exemples, des exemples honteux. En attendant, je privilégie plutôt les dossiers dont le succès ne passe pas par des partenariats avec des grands-groupes français. C’est dommage, vraiment dommage.
Tiens, je propose la création d’un Médiateur des startups françaises, un interlocuteur unique à qui l’on pourrait tout dire à ce sujet. Avez-vous d’autres idées sur le sujet ? je suis preneur. Il faut que cela change.
Quand on voit l'intervention du DSI d'un grand groupe français l'année dernière à Capital IT, traitant les jeunes sociétés d'artisans et que lui ne travaillait pas avec les artisans, il y a effectivement du chemin à faire !
Que faire ? : en parler encore et encore, monter un groupe d'influence pour un SBA à la française agissant vers les politiques ? un blog proposant des témoignages d'entrepreneurs et donnat des exemples de coopérations dans d'autres pays ?
Rédigé par : Jacques Froissant | samedi 14 mai 2005 à 23:57
J > Oui. Un Small Business Act à la française serait génial.
Rédigé par : Pascal Mercier | dimanche 15 mai 2005 à 01:07
Vraiment j'ai du mal avec le capitalisme. Le SBA ne va t-il pas à l'encontre de la loi du marché ? Faut-il que l'état n'intervienne (regardez les lourdeurs administaratives d'un tel système) uniquement que lorsque cela arrange celui qui réclame le plus fort ? (blog, groupe d'influence... On critiquait ici même les grèves ou manifs, mais je pense que chacun fait avec ses possibilités).
Je ne crache pas dans la soupe que je lis, ce blog est très bien fait et j'y apprend beaucoup. Mais pour apprendre, il faut comprendre, et parfois je ne comprends pas...
Rédigé par : Nicolas | dimanche 15 mai 2005 à 03:29
Si, le SBA va à l'encontre du marché puisqu'il ré-équilibre vonlontairement (et politiquement) le rapport de force entre les grandes entreprises et les start-ups.
Il est clair que c'est un dispositif interventionniste. Malgré tout, il serait probablement très efficace pour les start-ups, mais peut être dévastateur pour certains grands groupes.
Anyway, SBA ou pas, il faut bien laisser une chance aux jeunes entreprises qui sont les entités qui produisent le plus d'emploi, qui génèrent l'innovation dont on manque cruellement en France.
Le marché ne peut pas tout, c'est pourquoi ce genre d'instruments devraient être mis en place au plus vite. (Presque) tout le monde y serait gagnant !
Rédigé par : Bertrand | dimanche 15 mai 2005 à 12:36
Le problème est profond, culturel peut etre, donc pas facile à changer
En plus de "taper au niveau de porte monnaie" avec un incentive fiscal, on pourrait jouer la mobilisation avec une journée national genre "coup de pouce aux startups". Je crois à l'effet projecteur de ce genre de manifestation.
Par exemple les executives des grandes entreprises (et pas que les DSI car les startups vendent des SOLUTIONS Business pas des techno en général ;-)bloqueraient leur agenda pour recevoir des startups sélectionnées par leurs équipes et décideraient dans la journée d'au moins un coup de pouce pour l'une d'elles. Selon le stade d'avancement et les besoins, cela pourrait etre : Pilote, participation aux specifications, achat licences sous conditions, participation à advisory board ... ect
Comme les startups sont là pour créer de la valeur nouvelle par nature et/ou par leur ampleur ... au pire c de la charité très bien ordonnée !
Un blog serait bien sur le support de cette journée ;-)
Rédigé par : David de TalentPower | dimanche 15 mai 2005 à 13:02
Le SBA à la française, je n'y crois pas trop, le marché public français est la chasse gardée des grands groupes, (marge confortable, sûr d'être payé).
Quant à la relation grands groupes-startups, elle est parfois régentée par la puissance des grandes écoles ou plutôt des groupes d'anciens élèves. Si tu es un X et tu montes ta startup, la porte des grandes groupes dirigés par les anciens X te sera ouverte.
Rédigé par : Giao | dimanche 15 mai 2005 à 13:45
J'avais lu aussi cet article du Monde.
Très intéressante cette SBA.
Ici peut-être qu'elle serait très efficace à l'échelle de l'Europe.
Rédigé par : olivier | dimanche 15 mai 2005 à 17:07
Giao > c'est because le marché fr est la chasse gardée des grands groupes qu'il faudrait un SBA.
Bertand > je suis dac - il faut aller contre le marché si c'est necessaire, de temps en temps. OK Nicolas ?
Rédigé par : Pascal Mercier | dimanche 15 mai 2005 à 17:30
"il faut aller contre le marché si c'est necessaire, de temps en temps."
Oui, mais necessaire pour qui ? Ce n'est pas necessaire pour les grands groupes. Bon, je ne vais pas faire l'autiste trop longtemps sur un dossier que je connais à peine.
Disons que pour revendiquer une telle loi auprès de l'état, il faut avoir une légitimité (et pas qu'un lobby), qui d'ailleurs pourrait s'appuyer sur les moults engagements politiques déjà annoncés par la France et l'Europe pour concurencer les States.
Rédigé par : Nicolas | dimanche 15 mai 2005 à 21:44
Nicolas > le SBA - small business act – a permis à des startups de devenir des geants. On manque de geants de la techno en Europe. Faisons le.
Rédigé par : Pascal Mercier | dimanche 15 mai 2005 à 21:57
j'ai l'impression que ma proposition de journée de "solidarité bien ordonnée" trouve ici encore moins d'adhérence que celle d'aujourd'hui dans notre beau pays.
M'enfin et bien sur je vote OUI pour le SBA et en particulier pour le SIBA (I pour innovative) ;-)
Rédigé par : David de TalentPower | lundi 16 mai 2005 à 09:02
Je ne suis pas fana d'un système comme le SBA au seul argument que l'environnement des entreprises est suffisamment contraint et réglementé dans notre belle Europe et que donc je crains qu'en rajouter une couche n'amènera pas les bénéfices escomptés (je ne développe pas plus...)
En revanche, je crois sincèrement que la sphère publique doit (et peut aisément) se doter de règles similaires. Ex : le Department Of Defense lance chaque année pour 2 mds USD (je cite de mémoire)d'appels à projets réservés au start-ups.
Un peu de volontarisme (qui ne coûtera pas un kopek au contribuable... sauf à considérer au deuxième ordre le risque de défaillance de la start-up ?) pourrait mettre de l'huile dans les rouages...
Les acteurs publics et para-publics sont suffisamment nombreux en France pour que les effets soient réels... Certains comme le CEA pour la filière électronique ou des CHU pour le biomed sont déjà très ouverts au monde de l'innovation... d'autres moins...
On peut peut être aussi imaginer des incentives pas trop compliqués pour les acheteurs. ex : investir auprès d'une société labellisée JEI => carotte fiscale (ça va plaire à Bruxelles ça....)
Rédigé par : Frederic | lundi 16 mai 2005 à 10:11
J’ai également lu avec intérêt cet article il y a quelques jours et je suis content qu’il y ait des réactions à son propos !
Je préciserai deux ou trois trucs qui me semblent importants : le développement des projets d’entreprises innovantes dépend du financement, financement qui comporte « plusieurs étages », du pré-amorçage au capital développement et cela implique différents acteurs (dont Pacal ;-)
Le Small Business Act c’est une choses (qui date de 1953, pauvres de nous), mais le soutien aux entreprises innovantes passe par d’autres mesures de stimulation :
Les Small Business Investment Corporation (SBIC) sociétés de capital risque qui sont des centaines aux US et peut-être trop peu nombreuses en France.
Le statut Sub S des sociétés innovantes US, où les actionnaires, en plus de la responsabilité limité, bénéficient de déductions fiscales sur leur revenus de la part des pertes encourues par la société dans laquelle ils ont investis.
L’ISF est également un gros frein pour ce point précis. Des propositions d’exonération d’ISF en cas d’investissement dans des sociétés innovantes serait intéressantes…
C’est du côté des Business Angels qu’il y a, je pense, la plus grosse carence : cent fois moins en France qu’aux US (en pourcentage pour un nombre d’entreprises équivalent)…
Donc, bien sûr, OUI à la suppression des « chasses gardées » des marchés publics, mais pensons également à des initiatives entre entrepreneurs et projets : former des communautés entrepreneuriales qui pèsent un peu plus, qui permettent de mutualiser certaines ressources, faire des économies d’échelle, d’être visibles et d’attirer à elles business angels, leveurs de fonds et autres acteurs du financement…
Rédigé par : Olivier | lundi 16 mai 2005 à 10:29
A mon humble avis messieurs, vous prenez le problème à l'envers.
Si il n y a pas + d'entrepreneurs ou de créations d'entreprises en France c'est simplement parce qu'il n y a pas d'entrepreneurs. Arrêtons de parler des CONDITIONS. En sport, les conditions d'entrainement en France sont meilleures qu'au Kenya mais ce n'est pas pour ça qu'on a + de champions de course à pied ..
Le pb (qui en + à mon avis n'en est pas un) vient de l'éducation. En France, à part à la maternelle, on ne fait jamais appel à l'imagination mais toujours à l'analyse et à l'étude. On forme donc de parfaits consultants,, ingénieurs, contrôleurs, bref des gens qui peuvent respecter des process, mettre en place des procédures, analyser des business plans, construire des ponts et des tunnels selon des règles établis à l'avance ou faire de la recherche A PARTIR d'éléments connus. Dans les pays anglo saxons, l'éducation fait bcp + appel à l'imagination et on privilégie + l'action. c'est une différence culturelle qui au bout du compte n'est ni moins bonne ni meilleure (l'anglosaxon a plus de déchets et le "français" a moins dinitiatives mais un taux de réussite + fort).
Si vous voulez + de petites entreprises, il faut changer l'éducation et alors faire une part plus importante aux rédactions IMAGINATIVES en français et en math ne plus DEMONTRER des théorèmes mais en INVENTER à partir d'autres théorèmes ou définitions.
Faites cette expéreicne autour de vous: demandez à des jeunes d'IMAGINER une journée de leur vie dans 5, 10 ou 15 ans avec pas mal de détails du lever au coucher.
Ou alors, demandez à quelqu'un quelles sont les 3 choses qu'il aimerait avoir si un génie sorti d'une lampe lui proposait. Insistez sur 3 choses CONCRETES...
Vous serez surpris du résultat.. Comme choses concrètes, vous aurez: heuuuuu, être heureux .. -oui mais ce n'est pas concret allez dépeche toi, le génie va disparaitre .. heuuuu, je ne sais pas ...
et comme journée vous aurez// heuuu je vais au travail ... -oui mais tu habites où, tu manges quoi?? .. heuuu.. je sais pas ...
Celui qui veut entreprendre vraiment en France n'a pas d'obstacles particuliers sauf si il cherche des aides et des financements AVANT d'avoir des clients mais dans ce cas, ce n'est pas vraiment un entrepreneur et mieux vaut ne pas aller plus loin.
La vraie raison du "peu" d'entreprenariat est simplement le manque d IMAGINATION qui est le résultat du formatage des esprits par notre système scolaire (et je répète que ce n'ets pas FORCEMENT mauvais car trop d imagination --> d'autres problèmes)
Rédigé par : Pierre | lundi 16 mai 2005 à 13:07
P > je suis dac. C'est dans l'article d'ailleurs, à la fin.
Rédigé par : Pascal Mercier | lundi 16 mai 2005 à 13:49
Bonjour,
Nous avons crée une SAs avec des produits en rupture de techno (brevets, Anvar & tutti quanti);en phase de démarrage commercial nous constatons le peu d'intérét des français (nous avons des clients en CEE) ; par contre, je vous rassure la spécificité française est là : bonne causette, bons termes, délais de décision dans la ligne de l'administration et ...........pas d'actions donc il devient prévisible de peu vendre en France tout en gardant les activités de R&D défiscalisée
Rédigé par : Marc | lundi 16 mai 2005 à 15:00
Euh...
En tant que professeur qui plus est de sciences, ayant enseigné en France et aux USA, je certifie que l'éducation est largement meilleure en France !
Alors, oui, vous trouverez quelques High School à 30000$/an recrutant des p'tits génies qui ont un sacré niveau.
En dehors de ces exceptions, le niveau mathématique est risible, et les compétences scientifiques minimalistes. Je suis dans une école bilingue très internationale, à 15000$ l'année, et les élèves venant des écoles US ont comme qui dirait des difficultés, même par rapport aux élèves du Kenya (oui, il y en a une).
J'habite à Boston, qui n'a rien de comparable à Memphis, et c'est pas la panacée (en plus il caille même en mai :) )! Maintenant vu l'argent que je touche, les conditions de travail et surtout le respect accordé, disons que les usa sont plus un paradis pour les profs que pour les élèves...
Rédigé par : Nicolas | mardi 17 mai 2005 à 04:48
Pour continuer le débat, voici une dépêche reuters avec les mêmes balivernes que celles de nos DSI europe sur la préference envers de gros acteurs:
Les dépenses en logiciels se maintiennent à un niveau correct
SAN FRANCISCO, 17 mai (Reuters) - Les investissements en logiciels restent à un niveau raisonnablement élevé et se font essentiellement au profit des principaux éditeurs, ont déclaré des responsables lundi, en réponse aux inquiétudes nourries par les difficultés financières de certaines entreprises de taille plus modeste.
La tendance des dépenses en logiciels "continue à être raisonnablement bonne", a ainsi estimé Jeff Henley, président d'Oracle , lors de la conférence annuelle JP Morgan sur l'investissement à San Fransisco.
Oracle, numéro un mondial des bases de données, n'a pas perçu au cours de l'année écoulée de changements majeurs dans les habitudes d'achat des consommateurs, a déclaré Henley, ajoutant que ces derniers semblaient privilégier les plus gros fabricants "ayant fait leurs preuves".
Rod McGeary, président de la société de conseil en technologie BearingPoint , a exprimé le même avis, expliquant que face aux fusions dans le secteur des logiciels, les consommateurs hésitaient à acheter des produits développés par des petites entreprises.
McGeary a également dit avoir perçu des signes encourageants quant aux dépenses en logiciels.
Malgré leur optimisme relatif, plusieurs responsables ont néanmoins souligné que les consommateurs restaient très disciplinés en matière de dépenses.
A la fin des années 1990, de nombreuses entreprises n'ont en effet pas obtenu les résultats qu'elles espéraient de l'achat de logiciels permettant d'automatiser des processus tels que l'établissement des feuilles de paie ou la gestion des dépenses.
"Elles s'interrogent au sujet de leurs investissements. Les entreprises veulent un retour sur investissement rapide", explique Bruce Chizen, directeur général d'Adobe ./ST
Rédigé par : Richard | mardi 17 mai 2005 à 14:17
--> Nicolas: le NIVEAU d'éducation n'a rien à voir dans cette question; Pas besoin d'un super niveau pour entreprendre et même au contraire .. Globalement les étudiants en "commerce" sont moins "bons" à la base que ceux en science et les étudiants qui ont un "trés bon niveau" ont 1) conscience des difficultés à entreprendre donc ne le font pas (au contraire de quelqu'un qui de toutes façons le fait) et 2) ont d'autres intérêts que l'argent et le besoin de reconnaissance(qui sont DES raisons importantes d'entreprendre dans la plupart des cas)
Rédigé par : Pierre | mercredi 18 mai 2005 à 17:46
Pierre tu as exprimer ce que je me tues a dire depuis des lustres... :)
Mais on prends pour un alien!
Rédigé par : Marie | jeudi 19 mai 2005 à 11:08
"Quand on voit l'intervention du DSI d'un grand groupe français l'année dernière à Capital IT, traitant les jeunes sociétés d'artisans et que lui ne travaillait pas avec les artisans, il y a effectivement du chemin à faire !"
Oui il y a du chemin à faire mais cela ne m'étonne pas. Les DSI des grand groupe ne savent rien de l'informatique. Leur batond emaréchal c'est Word/Excel.
Ils pilote leur déploiement info à coup d'indicateur mais n'aime pas leur métier et ne le compennent pas.
A quant des informaticiens compétents DSI (la plupart ne veulent pas car ils désirent continuer dans la technique)???
Signé un (tout petit) artisant informatique
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"Le SBA ne va t-il pas à l'encontre de la loi du marché ? "
Nicolas> Par certains aspect les Américains sont BEAUCOUPS moins capitamisytes que nous.
Par exemple le démentellement de ATT en une dizaine de compagnies (ca date mais l'exemple est frappant) est l'exemple type des lois antitrust US.
Cette loi à pour but de préserver l'acheteur final de l'égémonie des trust.
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"Disons que pour revendiquer une telle loi auprès de l'état, il faut avoir une légitimité"
La légitimité est la stabilité économique de l'état et tout ce qui en découle. Stabilité de l'emploi, paix sociale...
Les américains sont surement le pays le plus capitaliste au monde et pourtant ils n'hésitent pas à utilser de telles loi.
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"Si il n y a pas + d'entrepreneurs ou de créations d'entreprises en France c'est simplement parce qu'il n y a pas d'entrepreneurs. Arrêtons de parler des CONDITIONS"
Pierre> Tu m'explique comment ma société "je suis tout seul mais motivée et en plus je suis atteint d'une maladie incurable je ne susi pas à Paris" peut passer les barrages d'une multi-nationale ???
Si j'apelle ou me pointe à l'entrée de leur siège social tu pense vraiment que le DSI (surtout avec les horreur que je réconte sur eux ;=) vont m'ouvrir leur porte ????
A part le réseau - et la on reviens aux problème "je suis copain avec machin'" "on a fait la même école" "on est au mêm club d'eunologie".... - tpeux tu me donner la réctte (je suis preneur) pour devenir fournisseur de ces grands groupe ?
Ne trouve tu pas honteux que les petits fournisseurs soient choisis sur le copinage et non sur la compétence. Bien du vin avec un DSI ne fais pas un bon consultant informatique
Demain je me met à l'eunologie ;=)
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"En dehors de ces exceptions, le niveau mathématique est risible, et les compétences scientifiques minimalistes"
TOut a fait d'accord (en plus d'être une petit entrepreneur je suis un ancien mathématicien, décidément je fais de tout)
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"Globalement les étudiants en "commerce" sont moins "bons" à la base que ceux en science et les étudiants qui ont un "trés bon niveau" ont 1) conscience des difficultés à entreprendre donc ne le font pas (au contraire de quelqu'un qui de toutes façons le fait) et 2) ont d'autres intérêts que l'argent et le besoin de reconnaissance(qui sont DES raisons importantes d'entreprendre dans la plupart des cas)"
Pierre> C'est surement mon problème avec un bagage scientifique ma démarche d'entrepreneur est catastrophique.
Un exemple. Quant on me demandais un plan de cours je fournissait un document de 5/8 pages décrivant la formation en détail.
Résuultat : aucune vente.
Maintenant je donne 'une bouse (désolé mais arrivé à un certain niveau intectuel on en peux pas appeler cela autrement)' digeste d'une page grand maxi avec 4 ligne de résumer, pas plus de 15 item et c'est tout
Et je vends (un petit peu)
Et je me demande encore comment une entreprise peut investir de l'argent et du temps de ses collaborateur dans un document à peine plus développé qu'un flyer pour une soirée en boite
Perso j'appel cela d'e l'inconscience et eux de la productivité
Pas facile ce monde de l'entreprise
(ou sont les dates des concours pour le CNRS ?? ;=)
Rédigé par : Laurent Desechalliers | jeudi 19 mai 2005 à 11:42
J'ai créé une entreprise il y a maintenant 5 ans en France sans avoir fait le moindre chiffre d'affaire (Cocorico). Lauréat Ile de France et de la France (en concurrence avec les 22 régions) aux Trophées Européens de L'esprit d’Entreprise, primé au Salon de l'Entrepreneur à Paris, j'ai assez facilement réussi à bénéficier d'aides régionales (ARITT) pour la R&D au sein d'une école d'ingénieurs au principal bénéfice de cette école d'ingénieurs qui a consacré énergie et temps à élaborer et gérer un chapelet d'associations aux noms différents mais concernant les mêmes personnes clés et les mêmes étudiants afin de toucher le plus de subventions possible. Bref, je n'irais pas plus loin dans mon développement pour l'instant... Vous avez certainement compris où je voulais en venir...Les chasseurs de primes, ce ne sont pas les créateurs...les aides ne les aident que rarement directement. Elles sont de suite accaparées par des spécialistes (obligatoires et souvent listés) de l'infrastructure elle-même. Pire, l'indifférence (au mieux, voire, leur incompétence notoire (au pire) de ces bénéficiaires (qui ne sont donc pas les créateurs d'entreprise) ne fait que de freiner l'évolution normale d'un projet car il est clair que le devenir de l'entreprise ou du projet n'est pas un souci pour toute structure ou "expert" (conseils) qui recherche uniquement à encaisser le maximum d'aides.
Un jeune doctorant ingénieur, venu directement d'Algérie et qui a travaillé sur mon projet pendant 3 années, en est aujourd'hui plus que convaincu : la France est une république bananière...comme l'Algérie, comme la Côte d'Ivoire... Là où il y a de l'argent " à se faire", sans efforts, si possible, et avec tous les honneurs dus à l'imposteur qui joue au héros, vous trouverez toujours plus malin que vous pour brouiller les pistes. En conclusion provisoire...On ne parle plus 'd'entrepreneurs', 'de grands groupes', de structures telles que le 'SBA américain'... et même 'd'héritage de famille', mais simplement de systèmes de valeurs arriérés, de manque d'altruisme économique et, en poussant le bouchon plus loin ... d'incompétences hautement diplômées. Tout cela marchait à merveille pendant des décennies tant que l'entrepreunariat n'était pas démocratisé..(au moins dans les esprits).Aujourd'hui...voici que des entrepreneurs veulent créer des entreprises...Mais où va le monde? Il est donc vain de comparer le système anglo-saxon au système Français (Small Business Administration, Education, Etc.) car il n’est que le reflet des mentalités locales…La seule solution serait de discréditer toute incompétence afin de la substituer progressivement par la compétence...(A commencer par la politique). Que le citoyen "créateur" devienne exigeant et non un "veau" comme dirait un grand (de taille) général. Une réelle révolution des mentalités, un refus d'un "conservatisme libéral et innovant" à la Française qui confond "création de richesses" et "appropriation de richesses" (surtout en terme de crédits usurpés ou récupérés).
"N'ayez pas peur" comme dirait un autre moins grand (de taille) qui paraphrasait l'AFP (Annonce Fortuite Papale) faute d'imagination pour un vrai projet.
Je vois pointer votre méfiance envers un discours si virulent...Quelle étiquette mettre sur un tel discours? De quel bord? ...A oui une dernière chose...et j'en ai fini...Je suis d'accord sur le fait qu'il faille privilégier "l'action" sur la "méditation intellectuelle interminable...Mais l'action n'est possible qu'en gageant sur la "confiance" (confiance en soi et confiance aux autres) et non sur la "méfiance" (méfiance des autres)…ce qui expliquerait en partie le manque de business angels en France. Il y l’argent, mais pas la confiance.
Sur ce, si je ne perds pas les coordonnées de ce blog qui m'est parvenu par hazard, j'ai trouvé vos remarques intéressantes...cela m'a stimulé à participer à votre débat...A la prochaine peut-être.
Bien à vous
Yves
Rédigé par : Yves BUCHS | samedi 21 mai 2005 à 20:49
Yves > merci pour ton commentaire, j'espere en avoir d'autre.
Rédigé par : Pascal Mercier | samedi 21 mai 2005 à 20:56
Une loi récente (enfin, de moins en moins récente à mesure que le temps passe) interdit aux entreprises d'occuper + de 23% (chiffre peut-ê pas exact à qq % près) du portefeuille client d'un prestataire, sinon elle se retrouve en charge financièrement en cas de cessation du prestataire. Résultat : difficultés d'accès aux grands comptes pour les entreprises qui démarrent, et accroissement du gap grands/petits. Une illustration directe du topos "les grands travaillent avec les grands, et les petits avec les petits".
(D'ailleurs, stricto sensu, cela veut-il dire qu'on ne peut même pas avoir son premier client ? car par définition il occuppe 100% du portefeuille...)
SUP cette disposition pourrait être pertinent.
(merci d'apporter des précisions au sujet de la dite disposition... je n'ai pas ttes les infos ss la main).
Rédigé par : flo | lundi 13 juin 2005 à 20:19