Pour l'entreprenariat, l’ISF est décidément une vaste bêtise
24/10/2004 dans Business Angels | Commentaires (14)
L’ISF a été mis en place par nos politiciens de gauche, par idéologie, mais c’est la droite qui a renforcé ses effets alors que personne n’avait rien demandé (si, c’est Juppé qui a fait coup). L’ISF est, je crois, le seul impôt au monde qui demande à quelqu’un de payer un impôt sur des sommes qui ont déjà été assujetties à l’impôt… Mais, bref, ce n’est pas cela que je dire. Ce que je veux dire est que cet impôt à des répercutions indirectes catastrophiques pour les entrepreneurs.
En recoupant les quelques articles que j’ai lus sur le sujet sur les derniers mois (et, indispensable, voir le blog de Philippe Laferriere), on peut estimer que près de vingt milles personnes fortunées ont fait le choix de quitter la France à cause de l’ISF. Le premier résultat, mais ça tout le monde le sait, est que cet impôt fait perdre de l’argent au budget de la France (ce n’est pas génial ça, un impôt qui vide les caisses de l’Etat ? Il faut le faire non ?). L’autre résultat est que cet impôt est une machine à faire fuir hors de France des milliers de business angels.
En France, on estime que le nombre de business angels est de 5 000 personnes seulement (contre 50 000 en Grande Bretagne) et je fais partie de ceux qui pensent que si l’ISF n’existait pas, ce chiffre doublerait avec ceux qui reviendraient en France et même triplerait avec ceux qui, résidants en France, pourraient investir dans des start-up plutôt que de faire des chèques qui ne rapportent rien au fisc.
15 000 business angels : voilà le but que l’on peut se donner. Ils permettraient de mettre en selle chaque année des centaines d’entreprises prometteuses et permettraient aux fonds de capital-risque ou développement de prendre le relais dans de bonnes conditions.
Au fait, quand on parle en tête à tête du sujet à des politiciens de droite comme de gauche (si, si, même chez ces derniers), ils sont d’accords pour dire que l’ISF n’est pas un truc très malin. Mais devant les micros, à part Sarkozy et quelques rares autres, c’est langue de bois ou idéologie à deux euro-balles. Quel gâchis.
La CSG fait un double dip aussi je crois... :(
Rédigé par : Rodrigo A. Sepúlveda Schulz | dimanche 24 octobre 2004 à 16:00
Exact RASS, mais la CSG fait un double dip sur des nouveaux revenus alors qu'on doit payer l'ISF meme si on ne gagne rien. C'est fou non ?
Rédigé par : Pascal | dimanche 24 octobre 2004 à 17:22
Ouais... Franchement on va pas pleurer sur l'ISF, c'est plus un impôts de rentiers qu'un impôts issu du fruit du travail ou de l'investissement. En plus aujourd'hui suffit de quelques quelques investissements bien réalisés et récurrent pour arriver à ne pas payer d'ISF... (l'affaire pinault est exemplaire en la matière)
En plus je crois avoir lu que les principaux contributeurs à l'ISF sont les propriétaires immobiliers (immeubles, terrains...). Notons également que les biens professionnels et part de sociétés sont exclus de l'assiette...
Rédigé par : Fred [grincheux] | dimanche 24 octobre 2004 à 18:14
Grincheux qui sait tout > alors les 20 000 fortunes françaises qui sont aujourd'hui en Belgique, en Suisse, en UK, aux USA etc... n'ont rien compris, c'est ça ? Quelqu'un (un fiscaliste parmi vous ?) peut-il dire à Fred ce qu'est l'ISF pour un business angel (part de sociétés dans lequel il investi compris dans l'assiette ect.).
Et puis le débat n'est pas là, je ne pleure pas sur l'ISF, mais j'essaye d'expliquer qu'un impot qui ne rapporte rien et en plus fait fuir les business angels dont on a besoin, ça ne peut etre qu'une connerie (pardon pour le gros mot).
Rédigé par : Pascal | dimanche 24 octobre 2004 à 18:33
Le problème est que cet impot est très populaire chez les français (ils trouvent que ca fait très Robin des Bois !). Donc très difficile de le réformer (à défaut de le supprimer !) car cela ne concerne que quelques dizaines de milliers d'électeurs...
En tout cas, je suis d'accord avec toi, cet impot est contre productif et donc inutile...
Rédigé par : Mathieu | lundi 25 octobre 2004 à 09:24
Que dire de plus? C'est évident, l'ISF est une foutue hypocrisie votée par des députés qui cherchent eux mêmes à y échapper pour la plupart et à laquelle plus personne ne croit. Mais à laquelle personne non plus n'osera toucher. Un peu comme la retraite par répartition, la sécu à la française et tout et tout...
Rédigé par : Régis | lundi 25 octobre 2004 à 11:38
grincheux : pour que les parts de société soient exclues, il faut qu'elles soient considérées comme de l'actif pro. En général il est nécessaire de créer une holding qui va détenir ces parts, sinon ce n'est pas assimilé à de l'actif pro. Donc oui dans les faits c'est faisable, si l'on dispose d'un comptable, d'un fiscaliste, d'un gratte-papier etc.
Le problème avec cette mentalité statique à la française, c'est qu'on présuppose qu'il n'y a jamais de changement de situation. Les riches sont riches et peuvent contourner les lois, et les pauvres sont pauvres, et la seule façon d'y mettre un terme, c'est de charger l'Etat de faire le robin des bois.
Supposons qu'un pauvre décide de devenir riche par ses propres moyens, il y aura nécessairement une phase où il n'aura ni comptable, ni fiscaliste, ni gratte-papier à sa disposition. Donc votre bel ISF social, et toutes les autres conneries du même style qui sont une très grande spécialité française, constituent un obstacle difficile à franchir qui risque d'empêcher notre pauvre de devenir suffisamment riche pour povoir se permettre de contourner la loi.
Vous trouverez certainement des contre-exemple, et j'en connais, car il y a des gens suffisamment bons pour contourner n'importe quel obstacle stupide. Mais si on raisonne en agrégeant, il est très probable que tous ces obstacle empâche pas mal la mobilité sociale en France.
Or il suffit de faire une étude démographique sur la plupart des start-ups américaines pour constater que les entrepreneurs sont des immigrants de la première génération issues des classes moyennes.
Votre ISF n'est pas vraiment nocif pour les riches, il l'est pour ceux qui voudraient éventuellement avoir la prétention de le devenir.
Rédigé par : lionel | lundi 25 octobre 2004 à 11:40
Lionel > Merci pour ce commentaire. Ta conclusion est un vrai message : "Votre ISF n'est pas vraiment nocif pour les riches, il l'est pour ceux qui voudraient éventuellement avoir la prétention de le devenir."
Regis, Mathieu > Merci pour vos inputs.
Rédigé par : Pascal | lundi 25 octobre 2004 à 11:45
Quoi ? Il y a encore en france des gens qui veulent devenir riches ? Mais c'est dégueulasse ! Finissons-en tout de suite et proclamons un revenu maximum !
Pouah, quelle horreur cet argent !
Rédigé par : versac (just kidding) | jeudi 28 octobre 2004 à 11:03
Et par solidarité je veux bien que l'on m'affecte ce revenu maximum ;=)
Rédigé par : Laurent Deséchalliers | jeudi 28 octobre 2004 à 14:29
Vive l'ISF :-), bon en fait il faudrais nuancer.
Mais: je ne crois pas que c'est l'ISF qui fait fuir les "business angels" Français.
En soit l'ISF touche les personnes qui ont les moyens de payer un fiscaliste, et donc de separer les investissement "professionels" et les soux de type "bas de laine".
En fait je pense que sans l'ISF il y aurais une pression encore plus grande sur l'immobilier (l'investissement "tranquille") et moins d'argent sur l'investissement entreprenarial (outils professionel pas forcement soumis à l'ISF, mais helas il faut reflechir un peu avant et même "quelle horreur" suivre les entrepreuneurs pour comprendre ce qu'il se passe).
Je pense que la frilosités des "business angels" en france viens plutot d'un element culturel:
Fondamentalement le "grand commis d'êtat" ou "patron de grande entreprise" ça fait serieux.
L'entrepreuneur qui rame dans sa start-up fait "nouveau riche" si il/elle reussit, et evidement looser si elle/il perd.
Donc j'espere bien être rapidement imposable sur l'ISF, et j'essayerais de limiter l'impact de cet impots en investissant et M'investissant dans diverses "jeunes pousses".
Evidement n'etant pas Français moi même je ne suis probablement pas "significatif" ;-)
Cheers
Rédigé par : Patrick Sinz | vendredi 03 décembre 2004 à 14:12
Merci Patrick. J'ai des contre-exemples à ce que tu dis.
Un exemple : je travaillais pas mal avec un business angel français, résidant français. Depuis un an, il est en Belgique et organiser des rencontres entre lui et des entrepreneurs est un vrai probleme. Il n'investit plus (ou presque en France).
Rédigé par : Pascal | vendredi 03 décembre 2004 à 20:04
Nous sommes redevables de l'isf et ça nous pose un gros problème financier. Nous faisons partie des gens aisés par rapport à d'autres mais avec un train de vie "très raisonnable" : les dépenses sont avant tout alimentaires et liées à la vie courante, nous n'avons pas les moyens de faire autrement. Nous avons besoin de nos revenus immobiliers pour vivre, sauf à quitter la région parisienne pour vivre là où le logement est moins cher. Si l'ISF nous oblige à vendre nos biens pour le payer, nous devrons donc partir ailleurs et laisser la place à ... plus riche ! L'écart pauvre-riche va donc se creuser davantage et adieu la mixité sociale puisque seuls les très très riches pourront habiter là où étaient avant les "moyennement riches". Ou alors moi qui suis en congé parental, je vais devoir reprendre le travail et laisser tomber mon congé parental ... au nom de quelle justice ? Je suis pour la solidarité mais pas n'importe comment, et pas par le biais d'injustices, même contre les soi-disants riches, la justice est pour tous.
Rédigé par : Tiploum | mardi 07 juin 2005 à 20:11
j'ai 70 ans veuf - sans enfant, sans famille...
je ne suis pas imposable sur les revenus,
j'habite la ferme familiale (depuis 1850).
Il me reste un peu de terrain que je cultive,
pour mes besoins personnels.
ET IL PARAIT QUE CA VAUT 900 000 EUROS.
je suis pourtant pas si riche, mais je n'ai pas besoin d'argent si ce n'est pour m'acquitter de
I.S.F. il va falloir que je vende, et pour moi
qui ai fait tant d'effort pour le conserver, ce
bien qui représente le labeur de mes parents et grands parents, c'est comme me couper un bras;
Dans cette société, je ne trouverai la tranquilité, la sereinité qu'en mourant.....
ce qui ne serait tardé, avec mon age !
Rédigé par : ROMEO | lundi 30 janvier 2006 à 08:24